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sur quelques ossements humains fossiles.

que celui du nègre, représenté fig. 50 d’après M. Busk[1], ont une forme très-différente, très-allongée, et peuvent être appelés oblongs ; chez ce sujet, la longueur extrême est à la plus grande longueur comme 100 est à 67, et le diamètre transverse peut même descendre au-dessous de ces proportions. Les individus qui offrent cette forme de crâne ont été appelés, par Retzius, dolichocéphales[2].

  1. Crania typica.
  2. La nomenclature relative aux diamètres des crânes s’est, dans ces dernières années, enrichie — si c’est là une vraie richesse — de si nombreuses expressions, que nous rendrons peut-être quelque service au lecteur en lui présentant les définitions de quelques néologismes. Parlons d’abord des mots utiles. Broca, le premier, a proposé de désigner du nom d’indice céphalique le rapport réduit en centièmes du diamètre transversal maximum au diamètre longitudinal. Cette dénomination a été universellement adoptée. L’indice céphalique est donc le quotient obtenu en multipliant par 100 le diamètre transversal, et en divisant le produit par le diamètre longitudinal. Cela posé, où finit la dolichocéphalie ? où commence la brachycéphalie ? Retzius avait fixé au quart du diamètre longitudinal chez les dolichocéphales sa différence d’avec le transversal, soit à 75 p. 100. Ainsi que Huxley l’a fait remarquer, ce chiffre excluait du rang des dolichocéphales les Suédois eux-mêmes. D’ailleurs, il est maintenant universellement convenu, pour des raisons tirées de la pratique, que tout crâne dont la largeur est à la longueur comme 80 : 100 (ou au delà de 80) est brachycéphalique. Au-dessous de 80, dans la division dichotomique de Retzius, tout crâne devrait être dolichocéphalique. Mais l’insuffisance de cette distribution, qui confondait des groupes très-distincts d’hommes, a été rapidement sentie, et Broca a proposé, à titre de procédé descriptif, le nom de mésaticéphales pour distinguer les crânes de type intermédiaire entre 77,7 et 80 p.100. En outre, comme ces limites lui paraissaient encore trop larges, il a déterminé des chiffres intermédiaires, en sorte que les crânes étroits étaient distribués en dolichocéphales purs (75 p. 100 et au-dessous) et en sous-dolichocéphales (entre 75 et 77,6). Ici venaient les mésaticéphales (de 77,7 à 79,9). À leur tour, les brachycéphales se divisaient en sous-brachycéphales (de 80 à 84,9) et brachycéphales purs (de 85 et au delà).

    Welcker, dans ses tables crâniométriques, a pris pour minimum de brachycéphalie 81, et pour maximum de dolichocéphalie 72. Entre 72 et 81, se rangent les crânes les plus nombreux, qu’il appelle orthocéphales, terme auquel Vogt préfère, avec raison, celui de mésaticéphales, proposé par Broca,