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sur quelques ossements humains fossiles.

les cas être considérés comme la trace la plus ancienne des habitants primitifs de l’Europe. »

Quelque temps après la publication de la traduction du mémoire du professeur Shaaffhausen, je fus amené à étudier le moule du crâne de Neanderthal, avec plus d’attention que je n’en avais mis jusqu’alors : je voulais donner à sir Charles Lyell un diagramme montrant les particularités de ce crâne, comparé aux autres crânes humains ; à cet effet, il était nécessaire de déterminer avec précision les points anatomiques qui devaient être comparés chez les différents spécimens. Parmi ces points, la glabelle était l’un des mieux marqués ; je pris ensuite un second point limité par la protubérance occipitale et la ligne semi-circulaire supérieure, et je plaçai l’une sur l’autre le tracé du crâne de Neanderthal, et celui du crâne d’Engis, dans une situation telle, que la glabelle et la protubérance occipitale externe de chacun d’eux fussent sur la même ligne droite : la différence qui fut alors constatée était si considérable et l’aplatissement du crâne de Neanderthal si énorme (comparez fig. 43, A, et 47, A), que tout d’abord j’imaginai que j’avais commis quelque erreur. J’étais même d’autant plus disposé à l’admettre, que dans les crânes humains ordinaires, la protubérance occipitale et la ligne courbe semi-circulaire supérieure, qui est sur la face externe de l’occipitale, répondent presque strictement, à l’intérieur, avec les sinus latéraux et avec la ligne d’insertion du tentorium ou tente du cerveau.

Sur le tentorium repose, ainsi que j’ai dit dans mon précédent essai, le lobe postérieur du cerveau ; en sorte que la protubérance occipitale et la ligne courbe en question indiquent approximativement les limites inférieures de ce lobe. Était-il possible qu’un être humain eût à ce point le cerveau aplati et déprimé, ou bien les insertions muscu-