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INTRODUCTION.

des pas en tout comparables, pour l’étendue et la force, à ceux qu’ont marqués les Grove, les Seguin et les Tyndall, et la théorie de la transformation et de l’équivalence des êtres vivants dans la durée, sans origine et sans fin, semble prendre sa place, petit à petit, conformément à l’ordre historique du développement des sciences, à côté de la doctrine, maintenant acquise de l’indestructibilité des forces physiques.

« Dans les dernières années, disait récemment M. le professeur Gavarret, la science a fait un pas de géant ; elle a démontré, d’une manière incontestable, que la quantité de principe dynamique répandu dans l’univers est invariable comme la quantité de principe matériel. De ce point de vue élevé, les diverses forces que la limitation de nos facultés et du temps nous oblige à étudier à part, ne sont plus que des modalités de ce principe dynamique, transformables les unes dans les autres par voie d’équivalence. Or les manifestations humaines, quelles qu’elles soient, nous apparaissent comme des forces. À ce titre, elles ne peuvent être et ne sont, en effet, que des modalités de ce principe dynamique universel[1]. »

Ainsi se relient et convergent les vues les plus magnifiques et les plus sublimes qu’il ait été donné à

    sur les théories relatives à l’origine des espèces par variation ; trad., avec le consentement et le concours de l’auteur, par M. Chaper. Paris, 1864. — Appendice : l’Homme fossile en France ; communications faites à l’Institut (Académie des sciences), Paris, 1864.

  1. Gavarret, Bulletins de la Société d’anthropologie, 1886, p. 4.