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III

SUR QUELQUES OSSEMENTS HUMAINS FOSSILES


Je me suis efforcé de démontrer, dans l’essai qui précède, que les Anthropiniens, ou famille humaine, forment un groupe bien défini de primates qui n’a, avec la famille qui la précède immédiatement dans la série des êtres vivants, les Catarhiniens, aucune parenté directe, et qui n’offre aucune forme organique transitoire ; la même remarque peut être faite quant aux relations des Catarhiniens et des Platyrhiniens.

Cependant c’est une doctrine généralement reçue, que la distance qui sépare anatomiquement les êtres vivants peut être diminuée ou même comblée, si l’on tient compte de la longue succession d’animaux et de plantes variés qui ont précédé ceux qui vivent aujourd’hui, et qui ne nous sont connus que par leurs débris fossiles. Jusqu’à quel point cette doctrine est-elle bien établie ? jusqu’à quel point, dans l’état actuel de nos connaissances, peut-on la considérer comme peu en rapport avec les faits positifs ? jusqu’à quel point les conclusions que l’on en a tirées dépassent-elles leur portée légitime ? Ce sont là des points d’une importance considérable, mais sur lesquels je ne veux pas, pour le moment, entrer en discussion. Il suffit qu’une telle théorie des relations entre les espèces éteintes et les vi-