Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/284

Cette page a été validée par deux contributeurs.
257
de l’homme et des animaux.

non-seulement ce que j’ai avancé est d’accord avec les doctrines des savants anciens les plus célèbres et avec celles des anatomistes les plus récents, mais je suis tout prêt à le démontrer sur le premier singe venu, tandis que les assertions du professeur Owen sont non-seulement diamétralement opposées à toutes les autorités, anciennes et nouvelles, mais elles n’ont été, et j’ajoute, ne peuvent être appuyées par une seule préparation qui les justifie.

« Je laisserai là ce sujet pour le moment. Pour l’honneur de ma profession, je serais heureux de n’avoir plus jamais à le traiter. Mais malheureusement c’est là une question sur laquelle, après tout ce qui s’est passé, ni erreur, ni confusion de termes n’est possible — et en affirmant que le lobe postérieur, la corne postérieure et le petit hippocampe existent chez certains singes, j’avance ce qui est la vérité ou ce que je dois croire faux. Le problème est devenu de la sorte une question de véracité personnelle. Je n’accepte, pour moi, point d’autre solution — si grave qu’elle soit — à la controverse que j’ai relatée. »




note du traducteur sur une leçon récente de m. agassiz


Le 26 février dernier, l’illustre et vénérable Agassiz a terminé une série de leçons faites à New-York devant les membres de l’Association pour l’avancement des sciences, par un discours sur la question qui fait le sujet du deuxième chapitre de M. Huxley. Nous en donnerons un résumé d’après le New-York Daily Tribune, du 27 février 1867.

Après avoir exposé les points de vue généraux de la question et d’une manière très-incomplète ce que nous connaissons de l’habitat des singes, M. Agassiz répète cette erreur, désormais inexcusable, « qu’ils ont quatre mains, tandis que les autres mammifères ont quatre pieds, et que l’homme a deux pieds et deux mains. » Nous devons donner ici la définition du pied et de la main d’après M. Agassiz : « Un membre qui se termine par des doigts qui sont tous au même niveau et dans la même direction est un pied ; un membre qui a un certain nombre de doigts qui fléchissent dans le même sens, alors qu’un doigt peut s’opposer à chacun d’eux et être mis successivement en contact avec chacun d’eux, est une main. » Telle serait « la différence la plus saillante que l’on puisse constater parmi les mammifères et le trait caractéristique de l’ordre des singes. » Nous ne croyons pas devoir reproduire à la suite du travail de M. Huxley, les arguments par lesquels il a détruit ce terme impropre de quadrumane. Il suffira de prier le lecteur de s’y reporter (p. 213 et 221) pour qu’il regrette avec nous le silence de M. Agassiz sur des travaux aussi importants.

On connaît les belles vues de M. Agassiz sur la distribution géographique des faunes et sur les rapports qu’elles offrent avec les milieux géographiques et entre elles. M. Agassiz admet huit royaumes ou huit faunes distinctes : Ce sont les faunes arctique, mongole, européenne, américaine, africaine, hottentote, malaise et australienne ; or, selon lui, les limites qui circonscrivent les différentes combinaisons naturelles des animaux à la surface de