Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

INTRODUCTION



Mundum… æternum, immensum, neque genitum neque interiturum unquam, sacer est, æternus, immensus, totus in toto, immo vero ipse totum : finitus et infinito similis ; omnium rerum certus et similis incerto ; extra, intra, cuncta complexus in se ; idemque rerum naturæ opus et rerum ipsa natura[1].


L’esprit, épouvanté de cette succession à l’infini des causes les plus faible et des effets les plus légers, ne se refuse à cette supposition et à quelques autres de la même espèce que par le préjugé qu’il ne se passe rien au delà de la portée de nos sens, et que tout cesse où nous ne voyons plus ; mais une des principales différences de l’observateur de la nature et de son interprète, c’est que celui-ci part du point où les sens et les instruments abandonnent l’autre ; il conjecture par ce qui est ce qui doit être encore ; il tire de l’ordre des choses des conclusions abstraites et générales qui ont pour lui toute l’évidence des vérités sensibles et particulières[2]


L’une des vues les plus profondes et les plus neuves qui, depuis Newton, se soient produites dans les sciences naturelles est celle de la métamorphose et de l’équivalence des forces mécaniques, physiques et chimiques. Quoique souvent pressentie et indiquée, même dans l’antiquité, cette théorie n’a été formulée

  1. Pline, Hist. nat., II, 1.
  2. Diderot, de l’Interprétation de la nature, LVI, 1.