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de l’homme et des animaux.

peut constater entre la dentition des singes supérieurs et celle des inférieurs.

Quelque partie de l’économie animale, quelque série de muscles, quelque viscère que nous choisissions pour tracer un parallèle, le résultat resterait le même : nous trouverions que les singes inférieurs et le gorille diffèrent plus entre eux que le gorille et l’homme. Je n’essayerai point ici de poursuivre en détail toutes ces comparaisons, et en vérité il n’est point nécessaire que j’aille plus loin dans cette voie. Mais il reste à examiner certaines différences de structure, réelles ou supposées entre l’homme et les singes, sur lesquelles on a tant insisté dans ces derniers temps, qu’elles demandent une étude attentive, en vue de déterminer l’exacte valeur de celles qui sont réelles, et de démontrer la futilité de celles qui sont fictives je veux parler des caractères de la main, du pied et du cerveau.

On a défini l’homme comme le seul animal qui possédât deux mains à l’extrémité des membres supérieurs et deux pieds terminant ses membres inférieurs, tandis que tous les singes avaient quatre mains ; on a de plus affirmé qu’il différait fondamentalement de tous les singes quant aux caractères de son cerveau, qui seul, a-t-on étrangement et obstinément soutenu, montre les parties connues des anatomistes sous les noms de lobe postérieur, de corne postérieure du ventricule latéral et de petit hippocampe.

Que la première proposition ait été généralement admise, cela n’a rien de surprenant, car les apparences, tout d’abord, sont en sa faveur ; mais quant à la seconde, on ne peut qu’admirer l’audace sans égale de celui qui l’a énoncée, car non-seulement elle est en opposition avec les doctrines généralement et justement admises, mais elle est ouvertement déniée par le témoignage de tous les ob-