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rapports anatomiques

couronne de la dernière molaire de la mâchoire inférieure est plus complexe, et l’ordre d’éruption des dents définitives est différent ; les canines permanentes se montrent chez l’homme avant la deuxième et la troisième molaires ; elles se montrent après celles-ci chez le gorille.

Ainsi, tandis que les dents du gorille ressemblent étroitement à celles de l’homme, quant au nombre, au genre et à la disposition générale de leur couronne, elles montrent des différences marquées à des points de vue secondaires tels que leurs formes relatives, le nombre de leurs saillies et l’ordre de leur évolution.

Mais si l’on compare les dents du gorille avec celles d’un singe, ne fût-il même pas plus éloigné que le cynocéphale ou babouin, on trouvera que des différences et des analogies du même ordre peuvent être facilement observées ; il est vrai que beaucoup des points par lesquels le gorille ressemble à l’homme sont ceux par lesquels il diffère du babouin, tandis que les caractères distinctifs du gorille et de l’homme se retrouvent à un degré plus marqué chez le cynocéphale. Le nombre et la nature des dents demeurent analogues chez le babouin, de même que chez le gorille et chez l’homme. Mais la forme des molaires supérieures du babouin est tout à fait différente de celle qui est décrite ci-dessus ; les canines sont proportionnellement plus longues

    l’ordre d’éruption des dents définitives, chez les anthropoïdes, il est bien difficile, vu le petit nombre de sujets que l’on a pu examiner, et malgré l’autorité d’Owen et de Duvernoy, de croire que nous en connaissions les lois. Enfin, pour ce qui est du diastème, de l’égalité et de la continuité de la série dentaire, Vogt fait remarquer que « souvent la canine humaine dépasse le niveau des autres dents et se loge dans un vide ménagé entre les pointes des dents opposées, la saillie correspondant aux racines des canines est quelquefois aussi apparente que chez les singes à petites canines. » (Leçons sur l’homme, p. 195.) Il constate aussi parfois l’existence d’un diastème. (Trad.)