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de l’homme et des animaux.

Enfin, le crâne de l’orang (fig. 24) est aussi dépourvu de proéminences sourcilières excessives que l’est celui de l’homme lui-même, quoique quelques variétés offrent en d’autres régions des crêtes osseuses considérables ; chez quelques-uns des singes cebiens et chez le chrysothrix, le crâne est aussi lisse et aussi arrondi que chez l’homme lui-même.

On conçoit que ce qui est vrai des caractères fondamentaux du crâne est vrai a fortiori pour ceux qui sont d’une moindre importance ; ainsi pour chaque différence constante entre le crâne de gorille et celui de l’homme, une différence similaire non moins constante et du même ordre (c’est-à-dire consistant dans l’excès ou dans l’absence des mêmes qualités) peut être démontrée entre le crâne du gorille et celui de quelque autre singe. En sorte que, pour le crâne non moins que pour le squelette en général, cette proposition se vérifie : que les différences entre l’homme et le gorille sont d’une moindre importance que celles qui existent entre le gorille et quelques-uns des autres singes[1].

Après avoir étudié le crâne, il convient maintenant de parler des dents, organes qui ont une valeur particulière

    trente crânes de femmes, 138c ; six crânes de nègres, 144c ; un crâne de chimpanzé, 149c ; un orang jeune, 155c ; un vieux orang, 174c. On voit que la série est très-graduée. Vogt, dans son parallèle si minutieux entre les microcéphales et les anthropomorphes, a établi que les premiers « ont primitivement le trou occipital placé autant en arrière de la boîte crânienne que les singes anthropomorphes, mais que cette position s’améliore en ce que par l’accroissement moindre des mâchoires, sa position relativement à la base du crâne devient meilleure sans cependant atteindre les proportions humaines d’aucune race. » (Mém. sur les microcéphales, p. 94.) (Trad.)

  1. Bory de Saint-Vincent a écrit, en 1825 : « Abstraction faite du développement de l’intelligence, il y a certainement plus de différence des orangs aux guenons et aux autres singes à queue qui sont confondus avec ces animaux dans l’ordre des quadrumanes de Cuvier, que des orangs à l’homme. » (Article Homme du Dict. class. d’hist. nat., tiré à part, p. 4.) (Trad.)