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rapports anatomiques

de chimpanzé, qui ont été préparés en conservant les ligaments. D’un autre côté, les jeunes orangs, pareillement conservés, offrent une colonne vertébrale ou toute droite ou même concave par sa face antérieure dans toute la région lombaire.

En sorte que si nous prenons les caractères que nous venons d’exposer ou tels autres inférieurs, par exemple ceux qui sont tirés de la longueur proportionnelle des épines des vertèbres cervicales, il n’y a aucun doute possible quant à la différence notable qui se révèle entre l’homme et le gorille ; mais semblablement aucun doute ne peut exister que des différences tout aussi notables puissent être constatées entre le gorille et les singes inférieurs.

Le pelvis ou ceinture osseuse des hanches est une partie très-importante de l’organisation de l’homme ; les os coxaux, développés en hanches osseuses, donnent soutien aux viscères dans la position verticale habituelle, et leur superficie est suffisante pour l’insertion des grands muscles qui lui permettent de prendre et de conserver cette attitude ; sous ces rapports, le pelvis du gorille diffère considérablement de celui de l’homme (fig. 20), mais sans descendre plus bas que le gibbon ; voyez combien, sous ce même rapport, il diffère plus du gorille que celui-ci ne diffère de l’homme. Remarquez les os coxaux plats et étroits, cette ouverture rétrécie et allongée, et les éminences ischiatiques grossières, incurvées extérieurement, sur lesquelles le gibbon repose habituellement et qui sont revêtues par ce que l’on a appelé callosités, couches épaisses de peau tout aussi absentes chez le gorille que chez le chimpanzé et l’orang que chez l’homme[1].

  1. Signalons ici les travaux, de M. Joulin sur le bassin des races humaines et des mammifères (Arch. gén. de méd., janv. et juill. 1864), et le mémoire très-complet de M. Pruner-bey (Du bassin dans les races humaines, in Bull.