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Il serait fatigant, et il n’est point nécessaire pour le but que je me propose, de décrire plus minutieusement les procédés du développement ; qu’il me suffise de dire que, par une longue et graduelle série de modifications, l’être rudimentaire que nous venons de représenter et de décrire, devient un jeune chien, qu’il naît à la lumière, et qu’alors, par des degrés encore plus lents et moins visibles, il passe à l’état de chien adulte.

Il n’y a pas en apparence beaucoup d’analogie entre l’oiseau de basse-cour et son protecteur, le chien de ferme. L’étude du développement conduit cependant à reconnaître, non-seulement que le poulet commence son existence à l’état d’œuf, primitivement identique, en tout ce qui est essentiel avec celui du chien, mais encore que le jaune de cet œuf subit les mêmes subdivisons ; que le sillon primitif se montre, que les parties contiguës du germe sont façonnées, par les mêmes procédés, en un jeune poulet, qui, à un moment donné de son existence, ressemble tellement au jeune chien, qu’au premier coup d’œil, il est difficile de distinguer l’un de l’autre.

L’histoire du développement de tout autre animal vertébré, lézard, serpent, grenouille ou poisson, nous présenterait les mêmes images. C’est toujours, au début, un œuf ayant la même structure essentielle que celui du chien ; le jaune de cet œuf subit toujours une division que l’on appelle segmentation ; les produits finaux de cette segmentation constituent les matériaux pour la construction du jeune animal, construction qui s’élève autour d’un sillon primitif, dans la profondeur duquel une notocorde[1]

  1. « Notocorde, cordon formé de cellules polyédriques très-cohérentes et enveloppées d’une gaine homogène. Il se produit au fond du sillon primitif de la tache embryonnaire dans l’épaisseur du tissu de celle-ci. Le corps cartilagineux de chaque vertèbre et celui de l’apophyse basilaire naissent autour