Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’œuf, l’ovum, est originairement formé à l’intérieur d’une glande, de laquelle il se détache au moment opportun, et d’où il passe dans la chambre vivante adaptée à sa protection et à son maintien pendant la durée prolongée de la gestation. Là, quand elle est soumise aux conditions voulues, cette petite portion de matière vivante, apparemment insignifiante, s’anime d’une nouvelle et mystérieuse activité. La vésicule et la tache germinative cessent de pouvoir se distinguer (leur destinée précise est encore un des problèmes non résolus de l’embryologie), mais le jaune se trouve échancré sur sa circonférence, comme si un invisible couteau avait été promené tout autour, et il paraît ainsi divisé en deux hémisphères (fig. 14, C).

Par la répétition de ce procédé sur différents points de la surface, ces hémisphères se subdivisent en quatre segments (D), et ceux-ci, de la même façon, se divisent et se subdivisent de nouveau jusqu’à ce que tout le jaune soit converti en une masse de sphérules ou globes organiques, chacun desquels est formé d’une petite sphère de substance jaune contenant une partie centrale, à laquelle on donne le nom du noyau (F).

La nature, par ce procédé, est arrivée à peu près au résultat qu’obtient l’artisan dans une briqueterie ; elle prend la matière plastique brute du jaune, et la divise en masses du même volume et de la même forme, prête à construire chacune des parties de l’édifice vivant.

Bientôt la masse des briques organiques ou cellules, ainsi qu’on les appelle techniquement, prend un groupement régulier, et elles se transforment en sphéroïdes creux à doubles parois ; alors sur un des côtés de ce sphéroïdes apparaît une sorte d’épaississement et, peu à peu, au centre de l’aire de cet épaississement, se montre un sillon droit et peu profond (Fig. 15, A) ; cette rainure, ce sillon marque