Abstraction faite de ce que l’on connaissait antérieurement, le résumé et la substance de ce que M. Du Chaillu a affirmé au sujet du gorille, comme étant de son observation propre, est que, en s’avançant pour attaquer, ce grand animal frappe sa poitrine avec les poings. J’avoue que je ne vois rien dans cette assertion de très-improbable ou de bien digne d’une discussion.
En ce qui touche les autres singes anthropomorphes de l’Afrique, M. Du Chaillu ne nous apprend absolument rien qui soit de son propre fond au sujet du chimpanzé ordinaire. Mais il nous fait connaître une espèce ou une variété chauve, le nschiego-mbouve[1] qui se construit lui-même un abri et un autre, genre rare, qui aurait une face relativement petite, un angle facial très-ouvert et une note vocale particulière qui ressemble à « kooloo[2]. »
Comme l’orang s’abrite de lui-même sous une grossière
- ↑ Voici ce que dit Du Chaillu du nshiego-mbouve ; « Il habite indifféremment le même pays que le gorille ; il est plus petit, plus doux, moins fort ; son nid est beaucoup mieux construit ; il se compose de feuilles serrées et tassées de manière à laisser couler la pluie ; les branchages de l’abri sont attachés au tronc par des lianes. Le toit a 6 ou 8 pieds de diamètre (p. 405). Les liens sont si habilement noués, et les toits si habilement disposés, qu’à moins d’avoir vu un de ces singes en possession de son domicile, je pouvais à peine m’imaginer que ce ne fût pas l’ouvrage d’un homme… Cette construction est arrondie et se termine en dôme (p. 259). » Du Chaillu énumère les caractères distinctifs du nshsiego-mbouvé ; mais ils ne sont pas très-concluants. Ce qu’il y a de plus précis, c’est que ce singe est chauve. Du Chaillu propose de l’appeler trogl. calvus.
- ↑ « Le kooloo-kamba a pour caractère distinctif une tête très ronde ; des espèces de favoris encadrent la face et le menton ; la face est arrondie, les pommettes saillantes, les joues creuses ; les mâchoires ne sont pas très-proéminentes ; elles le sont moins que dans toute autre espèce de singes. Le poil est noir et très-long sur les bras, qui, cependant, n’en ont pas du tout dans certaines parties (p. 304). La capacité du crâne, proportion gardée de la taille de l’animal, est un peu plus grande que chez le gorille ou chez le nshiego-mbouvé. » (Du Chaillu. Aventures et voyages, etc., p. 305.)