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des singes anthorpomorphes

« Au sud, cette espèce s’étend vers la rivière de Congo, ainsi que me l’ont rapporté les trafiquants indigènes qui ont parcouru la côte située entre le Gabon et cette rivière. J’ignore s’ils s’étendent au delà de ce point. On ne trouve en général de gorilles qu’à quelque distance de la mer ; selon mes meilleures informations, il ne s’en approche nulle part aussi près qu’au sud de la rivière du Congo, où on en a découvert à 10 milles de la mer. Ceci, toutefois, est de date récente ; quelques-uns des plus vieux indigènes mpongwe m’ont dit qu’autrefois on ne le rencontrait qu’aux sources de la rivière, mais qu’à présent on peut le rencontrer à une demi-journée de son embouchure. Autrefois il occupait les sommets montueux que les Buschmen seuls habitent, mais maintenant il s’approche audacieusement des plantations des Mpongwes. Telle est, sans aucun doute, la raison de la rareté des informations anciennes ; car les trafiquants ayant, depuis un siècle, fréquenté ces parages, les occasions n’auraient pas manqué de se renseigner sur cet animal, et des spécimens tels que ceux qui ont été amenés ici depuis une année n’auraient pu être exposés sans attirer l’attention des hommes les plus nuls. »

L’un des individus examinés par M. Ford pesait 170 livres, non compris les viscères thoraciques et pelviens, et mesurait 4 pieds de circonférence à la poitrine. Cet écrivain décrit si minutieusement et avec tant de pittoresque l’attaque du gorille, quoiqu’il ne prétende pas un moment en avoir été témoin, que je suis tenté de reproduire en entier cette partie de son travail, afin que l’on puisse le comparer[1] avec d’autres récits :

« Quand il attaque, il se dresse toujours sur ses pieds,

  1. Du Chaillu a fait plusieurs récits de combats avec les gorilles ; le plus saisissant est à la page 146 de ses Voyages et aventures. Plus loin il résume dans les termes suivants ses observations sur la chasse : « Quand je surpre-