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des singes anthorpomorphes

publié il y a quinze ans une description du gorille qui a été confirmée par des observateurs subséquents dans la plupart de ses points essentiels et à laquelle si peu a été réellement ajouté depuis, que pour rendre justice au docteur Savage, je la reproduirai presque en entier[1].

« On doit avoir présent à l’esprit, dit-il, que ma relation est fondée sur les témoignages des indigènes de cette région (le Gabon). En même temps, il sera peut-être convenable que je fasse remarquer qu’ayant été là missionnaire résidant pendant plusieurs années, étudiant en des rapports continuels l’esprit et le caractère africain, je me sentais suffisamment préparé pour discerner la vérité dans leurs assertions et pour en apprécier le degré de probabilité. Étant, en outre, familiarisé avec l’histoire et avec les habitudes de son intéressant compatriote (Trogl. niger. Geoffroy), j’étais en état de rapporter à qui de droit les détails qu’ils me donnaient sur deux espèces qui, habitant les mêmes localités et offrant de grandes similitudes de mœurs, sont souvent confondues dans l’esprit de la masse, d’autant plus que peu parmi les indigènes, à l’exception des trafiquants et des chasseurs, ont jamais aperçu l’animal en question.

« La tribu d’où nous avons tiré les renseignements que nous possédons sur le gorille et dont le territoire constitue son habitat est celle qui porte le nom de mpongwe, qui occupe les deux rives du fleuve Gabon, depuis son embouchure jusqu’à 50 ou 60 milles en remontant…

« Si le moi pongo est d’origine africaine, il est probablement une corruption du mot mpongwe, nom de la tribu en question, qui a été appliqué ensuite au territoire même

  1. Voyez Notice of the external characters and habits of Troglodytes gorilla Boston Journal of natural History, 1847).