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histoire naturelle

grand nombre pour jouer. Celui qui m’a donné ces renseignements avance qu’un jour il en a vu une cinquantaine jouer ensemble, huant, hurlant et battant la caisse avec des bâtons sur de vieux blocs de bois, ce qu’ils exécutent avec une égale facilité par les quatre extrémités. Ils ne semblent pas prendre jamais l’offensive et rarement, sinon jamais, ils ne se défendent. Quand ils se voient au moment d’être pris, ils résistent en lançant leurs bras sur leurs adversaires et en cherchant à les attirer en contact avec leurs dents. » (Savage, loc. cit., p. 384.)

En un autre endroit, le docteur Savage est, sur ce même point, très-explicite :

« Mordre, dit-il, est leur art principal de défense ; j’ai vu un homme qui avait été cruellement mordu au pied par l’un d’eux. Le grand développement de la canine chez l’adulte semblerait indiquer des dispositions carnivores ; mais, sauf à l’état de domestication, ils ne le manifestent point ; tout d’abord ils rejettent la chair, mais ils en acquièrent rapidement le goût. Les canines sont développées de bonne heure et sont évidemment désignées pour jouer un rôle important comme instruments de défense. Dès qu’elles sont en contact avec l’homme, le premier mouvement de l’animal est de mordre.

« Ils évitent les demeures de l’homme et construisent les leurs dans les arbres. Leur forme est plutôt celle d’un nid que celle d’une hutte, ainsi qu’elles ont été erronément désignées par quelques naturalistes. En général, leurs constructions ne s’élèvent pas beaucoup au-dessus du sol. Des branches ou des rameaux sont fléchis ou en partie brisés, puis entrelacés, et le tout est soutenu par une grosse branche ou par une fourche. Quelquefois on pourra trouver l’un de ces nids près de l’extrémité d’une forte branche touffue, à 20 ou 30 pieds au-dessus du sol. L’un de ceux que