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des singes anthorpomorphes

n’ont jamais dépassé 5 pieds (1m,52) ; les mâles atteignaient à peu près cette hauteur.

« Quand ils se reposent, dit Savage, ils prennent d’ordinaire la position assise. On les voit quelquefois debout et marchant ; mais, quand ils se voient découverts, ils se mettent immédiatement à quatre pattes et fuient la présence de l’observateur. Telle est leur organisation, qu’ils ne peuvent se tenir debout ; mais ils s’inclinent en avant. On les voit, pendant qu’ils se tiennent debout, les mains jointes derrière l’occiput ou à la région lombaire, ce qui semblerait nécessaire pour l’équilibre ou l’aisance de leur attitude.

« Les orteils des adultes sont fortement fléchis et tournés en dedans, et ils ne peuvent pas être parfaitement redressés ; si on le tente, la peau forme sur le dos du pied des plis épais qui montrent que le développement complet du pied, nécessaire en marchant, n’est pas naturel. L’attitude naturelle est à quatre pattes, le tronc reposant sur la face dorsale des phalanges de la main, qui est notablement agrandie et recouverte d’une peau volumineuse, épaisse comme à la plante des pieds.

« Ils sont fort habiles grimpeurs, ainsi qu’on peut le prévoir d’après leur conformation. Dans leurs gambades, ils se lancent de branche en branche à une grande distance et sautent avec une étonnante agilité. Il n’est pas rare de voir les « vieilles gens, » (selon l’expression d’un observateur) assis sous un arbre, se régalant de fruit, jacassant amicalement, tandis que leurs « enfants » sautent autour d’eux et vont d’une branche à l’autre avec une bruyante gaieté.

« D’après ceux que l’on voit ici, on ne peut dire qu’ils vivent en troupe, car on en voit rarement plus de cinq ou dix au plus réunis ; mais on dit, en invoquant des autorités sérieuses, qu’ils se réunissent souvent en plus