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des singes anthorpomorphes

que la série de crânes du musée de Leyde donne les mêmes résultats. »

M. Wallace cependant put observer deux orangs mâles adultes (mias kassu des Dyacks) si complètement différents d’aucun de ceux-ci, qu’il conclut à leur spécificité distincte. Ils avaient respectivement 3 pieds 8 pouces ½ et 3 pieds 9 pouces ½ (1m12, et 1m14), ils n’offraient aucune trace d’excroissance jugale, mais, d’ailleurs ressemblaient aux espèces plus grandes. Le crâne n’avait point de crête, mais deux saillies osseuses, larges de 1 pouce ¾ à 2 pouces (de 0m,04 à 0m,05), de même que dans le simia morio du professeur Owen. Néanmoins les dents sont énormes, et, selon toute probabilité, égalent ou surpassent celles des autres espèces. D’après M. Wallace, les femelles des deux genres sont dépourvues d’excroissances et ressemblent aux mâles les plus petits, mais ils ont de 1 pouce ½ à 3 pouces en moins (de 0,03 à 0m,07), et leurs canines sont comparativement petites, tronquées en dessous, et dilatées à la base, de même que chez l’individu que l’on nomme simia morio, et qui est, selon toute probabilité, le crâne d’une femelle de la même espèce que les plus petits mâles. M. Wallace dit encore que mâles et femelles de cette espèce plus petite se reconnaissent au volume relativement considérable des incisives moyennes de la mâchoire supérieure.

À ma connaissance, personne n’a jusqu’à présent tenté de contester l’exactitude des documents que je viens de rapporter en ce qui touche la manière d’être des deux singes asiatiques anthropomorphes ; et, s’ils sont vrais, on doit admettre comme prouvé :

1o Que ces singes peuvent se mouvoir sur le sol dans l’attitude verticale ou demi-verticale sans aucun appui direct des mains ;