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histoire naturelle

existent entre les formes les plus fortement accusées des crânes caucasiens et africains parmi les espèces humaines. Les orbites varient en largeur et en hauteur, les crêtes crâniennes sont ou simples ou doubles, elles ont beaucoup ou peu de développement, et l’arcade zygomatique change considérablement de volume ; ces variations dans les proportions du crâne nous permettent d’expliquer d’une manière satisfaisante les différences marquées que nous offrent les crânes à crête simple et ceux à crête double, sur lesquels on a fondé la preuve de l’existence de deux grandes espèces d’orangs. La surface extérieure du crâne varie considérablement en dimension comme l’arcade zygomatique et le muscle temporal ; mais ils n’ont entre eux aucune relation nécessaire, un petit muscle coïncidant souvent avec une large surface crânienne, et vice versa ; néanmoins les crânes qui ont les mâchoires les plus volumineuses et les plus fortes en même temps que les arcades zygomatiques les plus développées, ont aussi les muscles si volumineux qu’ils se rejoignent sur le sommet du crâne et donnent naissance à la crête osseuse qui les sépare et qui est plus élevée précisément sur ceux des crânes qui ont la moindre surface ; chez ceux qui offrent à la fois une large surface, des mâchoires relativement faibles et de petites arcades zygomatiques, les muscles, de chaque côté, ne s’étendent pas jusqu’au sommet, mais ils laissent entre eux un espace d’un à deux pouces et tout au long de leurs limites, s’élèvent de petites saillies osseuses. On a vu des formes intermédiaires chez lesquelles les saillies osseuses ne se trouvent que sur les parties postérieures du crâne. La forme et le volume des crêtes osseuses sont donc indépendants de l’âge du sujet et sont parfois plus fortement développes chez les jeunes sujets. Le professeur Temminck affirme