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des singes anthorpomorphes

son poids tout le long, il en fait un pont de l’arbre qu’il veut quitter à l’arbre voisin[1].

Sur le sol l’orang va toujours à quatre pattes, péniblement et en chancelant. Au départ, il courrait plus vite qu’un homme, quoiqu’il puisse être pris très-rapidement. Ses bras, extrêmement longs, qui sont très-peu fléchis quand il court, exhaussent notablement son corps, en sorte qu’il prend l’attitude d’un vieillard fléchi par l’âge, qui suit son chemin appuyé sur un bâton ; dans la marche, son corps est habituellement penché droit en avant, à l’opposé des autres singes, qui courent plus ou moins obliquement ; une exception doit cependant être faite pour les gibbons, qui à cet égard, comme à beaucoup d’autres, s’écartent remarquablement de leurs pareils.

L’orang ne peut poser ses pieds à plat, mais il s’appuie sur le bord externe, le talon reposant plus largement sur le sol, tandis que les orteils qu’il recourbe reposent en partie sur la face supérieure de leurs premières articulations ; les deux doigts les plus extérieurs de chaque pied se posent complètement sur cette surface ; quant aux mains, tout à l’opposé, leur bord interne sert de point d’appui principal. Les doigts sont alors ployés de telle façon, que leurs dernières articulations, spécialement celles des deux doigts les plus internes, se posent sur le sol par leurs portions supérieures, tandis que la pointe du pouce qui reste droit et libre sert comme d’appui supplémentaire.

Jamais l’orang ne se tient sur ses jambes de derrière, et tous les dessins où on le voit dans cette attitude sont faux, comme aussi toutes les assertions où on le fait se défendant avec des bâtons, et bien d’autres encore.

  1. La description de la progression de l’orang par M. Wallace répond presque exactement à celle-ci.