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des singes anthorpomorphes

l’autre, tandis que, pour avoir ce lit plus doux, il étend sur le tout les grandes feuilles des fougères, des orchidées, de pandanus fascicularis, nipa fruticans, etc. ; parmi ceux que vit Müller, il y en avait un certain nombre tout récents, qui avaient à une hauteur de 10 à 25 pieds au-dessus du sol et avaient une circonférence moyenne de 2 ou 5 pieds ; quelques-uns offraient une épaisseur de plusieurs pouces de feuillés de pandanus ; d’autres n’étaient remarquables que par les branches cassées, qui, réunies en un centre commun, offraient une plate-forme régulière. « La hutte grossière qu’ils bâtissent, à ce que l’on prétend, dans les arbres, dit sir James Brooke, serait plus exactement appelée un siège ou un nid, car elle n’offre ni charpente ni couverture quelconque. La facilité avec laquelle ils ferment ce nid est curieuse à observer, et j’ai eu l’occasion de voir une femelle blessée entrelacer les branches et s’y asseoir en une minute. »

Selon les Dayack, l’orang quitte rarement son lit avant que le soleil se soit assez élevé au-dessus de l’horizon et qu’il ait dissipé les brouillards ; il se lève à neuf heures environ et se couche à cinq ; quelquefois il attend une heure avancée du crépuscule. Il se couche quelquefois sur le dos, ou, pour changer, il se tourne d’un côté ou d’un autre, repliant ses jambes sur son corps et reposant sa tête dans ses mains. Quand la nuit est froide, venteuse ou pluvieuse, il se couvre ordinairement d’un amas de pandanus, de nipa ou de feuilles de fougères de la même espèce que celles dont il fait son lit, et il a particulièrement soin d’en envelopper sa tête. C’est cette habitude de se couvrir qui a probablement donné naissance à la fable de l’orang qui bâtit des huttes dans les arbres.

Quoique l’orang habite principalement parmi les branches des grands arbres pendant le jour, on le voit rare-