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histoire naturelle

et les gibbons, notre connaissance des singes africains a été plus lente à se former ; c’est seulement dans ces dernières années, en effet, que la véritable histoire du vieil aventurier anglais a été complètement intelligible. Le squelette du chimpanzé adulte ne fut connu qu’en 1855, par la publication de l’excellent mémoire du professeur Owen, ci-dessous mentionné : On the osteology of the chimpanzé and orang dans les Zoological Transactions. Ce mémoire, par la netteté de ses descriptions, par le soin avec lequel les comparaisons sont tracées et par l’excellence de ses planches, fait époque dans l’histoire de l’ostéologie, non-seulement du chimpanzé, mais encore de tous les singes anthropomorphes.

Grâce à l’ensemble de ces investigations, il devint évident que le chimpanzé acquiert dans sa vieillesse une taille et un aspect tout différent de celui des jeunes de son espèce connus de Tyson, de Buffon et de Traill ; les mêmes différences existent entre le jeune et le vieux orang-outang. Des recherches très-importantes ont été faites ultérieurement par MM. Savage et Wyman, missionnaire et anatomiste américain, qui ont non-seulement confirmé cette conclusion, mais y ont ajouté beaucoup de détails[1].

Parmi les précieuses découvertes faites sur ce sujet par le docteur Thomas Savage, l’une des plus intéressantes est que les naturels de la Gambie donnent aujourd’hui au chimpanzé le nom d’enché-eko mot évidemment identique à l’engeko de Battell. Cette découverte a été confirmée encore par de récents observateurs. L’existence du

  1. Voyez : Observations on the external characters and habits of the Troglodytes niger, by Thomas Savage, M. D., and on its organisation, by Jeffries Wyman, M. D. (Boston Journal of natural History, vol. IV, 1843-4). Voyez aussi : External characters, habits and osteology of Troglodytes gorilla, par le même auteur. (Ibid., vol. V, 1847.)