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des singes anthorpomorphes

ou 4 pieds 5 pouces de hauteur. J’ai envoyé quelques esquisses de ce crâne à M. Soemmering (de Mayence) ; mais elles donnent plutôt l’idée de la forme que celle de la grandeur réelle des parties du crâne. »

Ces dessins ont été reproduits par Fischer et par Lucæ ; ils portent la date de 1783, Soemmering les a reçus en 1784 (fig. 7 et 8). Si quelques-uns des spécimens vivants de von Wurmb avaient atteint la Hollande, il n’aurait pu être à cette époque ignoré de Camper. Cependant celui-ci nous dit : « Il paraît que, depuis, l’un de ces monstres a été capturé, car un squelette entier, très-mal préparé, a été envoyé au musée du prince d’Orange. Je le vis seulement le 27 juin 1784. Il avait plus de 4 pieds de haut. J’examinai de nouveau ce squelette le 19 décembre 1785 après qu’il eut été parfaitement rectifié par l’habile Onymus. »

Il paraît évident dès lors que ce squelette, qui est sans doute celui qui a toujours été désigné par le nom de pongo de Wurmb, n’est pas celui de l’animal décrit par lui, quoique certainement il soit semblable dans tous les points essentiels.

Camper ajoute ensuite quelques-uns des traits les plus importants de ce squelette. Il promet de le décrire par la suite en détail. Il doute évidemment du rapport qu’il peut y avoir entre ce grand « pongo » et son « petit orang. »

Les investigations promises ne furent jamais mises à exécution. De façon qu’il arriva que le pongo de von Wurmb prit place à côté du chimpanzé, du gibbon et de l’orang comme une quatrième et colossale espèce de singes anthropomorphes. Pourtant rien ne pouvait moins que le pongo être assimilé au chimpanzé ou aux orangs alors connus ; car tous les spécimens de chimpanzés et d’orangs qui avaient été observés étaient de petite stature, d’un aspect éminemment humain, doux et obéissant, tandis que le