cines de diverses sortes, très-bonnes, et de noisettes. Il n’y a non plus ni animaux domestiques ni volailles.
« Mais ils ont en grande quantité de la chair d’éléphant qu’ils estiment beaucoup. Ils ont aussi plusieurs espèces de bêtes sauvages, et un choix abondant de poissons. Il y a, a deux lieues vers le nord, une baie sablonneuse, le cap Negro[1], qui sert de port à Mayombe. Quelquefois les Portugais y chargent du bois de campêche. On y trouve une grande rivière appelée Banna ; dans l’hiver on ne peut la remonter à cause des vents variables qui font la mer grosse à son embouchure.
« Mais quand le soleil a atteint sa déclinaison méridionale, un bateau peut y être mis à flot, car la pluie en calme les eaux. Cette rivière est très-grande ; elle a beaucoup d’îles qui sont peuplées. Les bois sont si remplis de babouins, de petits et de grands singes et de perroquets, qu’il serait effrayant pour un homme d’y voyager seul ; il y a aussi deux espèces de monstres, qui sont communs dans ces bois et très-dangereux.
« Le plus grand de ces deux monstres est dans leur langue appelé pongo ; le plus petit engeco. Le pongo est, dans toutes ses proportions, pareil à un homme, mais sa stature est plutôt celle d’un géant que celle d’un homme, car il est très-grand. Il a une face humaine, les yeux caves et de longs poils au-dessus des sourcils. Sa face, ses oreilles et ses mains sont glabres. Son corps est couvert de poils, mais ils ne sont pas très-épais, et sont d’une couleur brune foncée.
« Il ne diffère d’un homme que par les jambes qui n’ont pas de mollets. Il va toujours sur ses jambes et porte ses mains entrelacées sur la nuque, lorsqu’il marche sur
- ↑ Note Purchas : « Le cap Négro est à 16° au sud de la ligne. »