Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/127

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
histoire naturelle

appeler ainsi, sans queue, de la taille d’un homme, mais dont les membres ont une longueur double et une force proportionnelle, velus sur toute la surface, mais à d’autres égards en tout semblables aux hommes et aux femmes dans leur conformation physique[1]. Ils vivaient de fruits sauvages, que leur fournissaient les arbres et les bois et se logeaient pendant la nuit sur les arbres. »

Cette citation est cependant moins détaillée et moins claire dans ce qu’elle avance que certain passage du troisième chapitre de la seconde partie d’un ouvrage intitulé Purchas his Pilgrimes, publié par le même auteur en 1625 ; ce passage a été souvent cité, quoique peut-être jamais il ne l’ait été correctement. Le chapitre qui le contient est intitulé : « Aventures étranges d’Andrew Battell, de Leigh en Essex, fait prisonnier par les Portugais et envoyé à Angola, qui vécut dans ce pays et dans les régions environnantes pendant près de dix-neuf ans. » La sixième section de ce chapitre a pour titre : « Des provinces de Bongo, Calongo, Mayombe, Manikesocke, Motimbas ; des singes monstres pongo, de leurs chasses : leurs idolâtries, avec plusieurs autres observations. »

« Cette province (Calongo) confine à l’est à celle de Bongo, et au nord à celle de Mayombe, qui est à dix-neuf lieues de Longo en longeant la côte.

« La province de Mayombe est toute couverte de bois et de plantations, si touffues qu’un homme y peut voyager vingt jours à l’ombre, sans sentir le soleil ou la chaleur. On n’y trouve aucune espèce de blé ni de graine, de sorte que les habitants vivent uniquement de plantes et de ra-

  1. « À cette exception que leurs jambes n’ont pas de mollets. » (Éd. de 1626.) Et dans une note marginale « ces grands singes sont appelés Pongo’s »