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L’HOMME
ET
SA PLACE DANS LA NATURE


I

HISTOIRE NATURELLE DES SINGES ANTHROPOMORPHES


LE GIBBON — L’ORANG — LE CHIMPANZÉ — LE GORILLE


Les traditions de l’antiquité soumises aux sévères épreuves de la méthode scientifique moderne se réduisent assez ordinairement à des rêves : mais il curieux de voir combien souvent ces rêves semblent être venus d’un demi-sommeil et avoir présagé la réalité. Ovide a entrevu les découvertes de la géologie : l’Atlantide est imaginaire, mais Colomb trouva le monde occidental ; les formes bizarres des centaures et des satyres n’ont d’existence que dans le domaine de l’art, et cependant tout le monde connaît des créatures qui, plus qu’eux, tiennent de l’homme quant à leur forme générale et sont cependant aussi complètement bestiales que cette moitié des combinaisons mythologiques qui appartient au bouc et au cheval. De ces êtres, qui ressemblent à l’homme, je n’ai rencontré aucune mention