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les anthropoïdes et les hommes.

sant tous ceux qu’il ne peut utiliser pour ses besoins.

En dehors d’un parallèle collectif, la comparaison des aptitudes isolées est loin de nous permettre de nous croire d’une autre essence que le règne animal tout entier, et il est facile de montrer que certains animaux possèdent souvent à un degré supérieur les facultés spéciales sur le nombre et la nature desquelles il est difficile de s’entendre. Ici encore il nous faut renvoyer aux Bulletins de la Société d’anthropologie, qui a consacré une partie de ses séances, en 1865, 1866 et 1867, à l’étude comparée des facultés mentales de l’homme et des animaux. Là toutes les faces de la question sont diversement envisagées par des hommes du plus grand savoir, et notamment par MM. Pruner-bey et Broca ; il est difficile qu’il reste un doute sur l’identité de la nature des opérations mentales dans toute la série animale à ceux qui auront lu et contrôlé le mémoire de M. Broca, qui se termine par cette heureuse citation de Montaigne : « Il y a des ordres et des degrés, mais c’est soubs le visage d’une mesme nature. »

M. le professeur Bischoff vient de publier un travail crâniologique sur les singes anthropomorphes[1], où il est de nouveau question de la différence qualitative, et non-seulement quantitative de l’intelligence des animaux et des hommes, et le trait distinctif capital

  1. Bischoff, Ueber die Verschiedenheit in der Schädelbildung des Gorilla, Chimpanse und Orang, etc. Munchen, 1867.