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introduction.

sant d’esquisser un rapprochement entre les hommes fossiles du sol européen et les sauvages modernes. Car si le grand problème de l’origine de l’être humain a sans nul doute reçu dans ces dernières années une solution voisine de la démonstration, les points particuliers de la question restent tout à fait obscurs. Sommes-nous les descendants généalogiques des hommes de Moulin-Quignon, de Chartres, d’Engis, du Périgord, de l’Ardèche et des Pyrénées[1], ou bien ces anciens possesseurs de notre sol auraient-ils entièrement disparu, vaincus par une race qui à son tour aurait cédé la place aux conquérants asiatiques ? L’avenir nous l’apprendra. Ce qui est dès à présent certain, c’est que les races humaines contemporaines nous offrent des inégalités singulières dans leur aptitude au développement civilisateur, les unes s’y montrant absolument réfractaires, les autres, au contraire, offrant l’image d’une civilisation spontanée ou provo-

    science de l’homme, que nous sommes fort en arrière des autres nations sur ce point, bien que la plupart des grandes découvertes paléontologiques et anthropologiques, telles que l’homme d’Abbeville et celui de Saint-Prest, le singe de Sansan, etc., aient été faites en France. Sans la fondation de la Société d’anthropologie, ces études, qui sont de premier ordre, n’auraient parmi nous pour adeptes qu’un très-petit nombre de savants spéciaux, et l’ignorance de leurs enseignements se ferait encore plus péniblement sentir chez les psychologistes et chez les historiens.

  1. On trouvera très-complets, sur toutes les questions qui se rattachent à l’homme fossile, les documents originaux dans l’appendice à l’ouvrage de Ch. Lyell, Paris, 1864. Indiquons aussi le beau mémoire de MM. F. Garrigou et H. Filhol, Âge de la pierre polie dans les cavernes des Pyrénées ariégeoises ; Paris et Toulouse, 1864, avec 9 pl., et en général les nombreux travaux de M. Garrigou.