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les anthropoïdes et les hommes.

sions, que souvent parmi les Occidentaux les plus avancés dans le développement mental, et chez des individus ayant toutes les apparences d’une bonne conformation, les facultés intellectuelles ne s’élevaient pas, dans les actes en apparence les plus élevés, au delà de l’imitation et de l’obéissance. C. Vogt, observateur minutieux et très-logique, a même retrouvé, chez les idiots microcéphales, tous les caractères psychologiques des singes ; et, sans se soucier de l’objection superficielle tirée de l’état maladif, il a vu, dans ces cas, nous l’avons déjà indiqué, des faits d’atavisme.

Il n’est cependant pas nécessaire de recourir aux microcéphales et aux faibles d’esprit pour établir des transitions de cet ordre. On pourrait objecter justement que les cas individuels ne peuvent faire loi et établir la moyenne de l’intellect des races civilisées pour déterminer la valeur d’un type abstrait, l’homme ; ici encore on trouverait un terme extrême. Mais si l’on étudie avec les voyageurs les habitants de quelques parties du nouveau continent et même de l’ancien, on trouve des groupes humains dont l’existence collective n’est que d’une nuance au-dessus de celle des primates ou des carnassiers. Sir J. Lubbock a résumé, dans son magnifique ouvrage sur les temps préhistoriques, la plupart des documents que nous possédons sur les sauvages modernes, et il suppute en terminant, les votes des naturalistes et des voyageurs en faveur de