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introduction.

pour clore cette Introduction, disons quelques mots sur la physiologie comparée, et, en particulier, sur les phénomènes intellectuels, dont M. Huxley n’a point traité.

L’anatomie, qui jusqu’ici a été notre seule base d’examen, n’est en effet que l’un des procédés de la connaissance, et, parmi ceux-ci n’occupe le premier rang que grâce à la démonstration universellement et constamment vérifiable qu’il comporte. L’observation physiologique, et, en particulier, celle des facultés intellectuelles et morales, va plus loin ; plus compliquée, elle est soumise à des chances plus nombreuses d’erreur, mais elle devance toutes les démonstrations anatomiques. Nous n’avons pas besoin d’ossements intermédiaires entre les types pour être assurés que l’intellect humain et celui des animaux sont diversement taillés dans la même étoffe, et que pas une des aptitudes dont se targue notre orgueil n’est pas absolument étrangère aux animaux.

Mais pour rendre fructueuse une comparaison de cette nature, il ne faut pas prendre les termes extrêmes et les comparer, comme l’ont fait nombre d’écrivains de parti pris, qui se sont amusés à mettre en regard un Newton et un chimpanzé. Tout homme qui, par goût ou par profession, a été à même d’observer rigoureusement ses semblables, possède un certain nombre de cas qui lui ont laissé penser, sous de fraîches impres-