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introduction.

microcéphales humains, qu’il considère comme des cas d’atavisme simien, « fournissent une série conduisant de l’homme aux singes, aussi complète qu’on peut la désirer. » Il dit encore que « l’arrêt de développement qui a frappé l’enfant pendant sa vie intra-utérine l’a maintenu à un degré intermédiaire entre l’homme et le singe, degré constituant d’ailleurs une des évolutions par lesquelles l’embryon humain doit passer dans le cours normal de son développement ; » et il ajoute « que le crâne d’un microcéphale trouvé à l’état fossile, un peu endommagé, et privé de sa mâchoire inférieure ainsi que de la série dentaire de la mâchoire supérieure, devrait être, sans hésitation, déclaré par tout naturaliste comme un crâne de singe, car un pareil crâne n’offrirait pas le moindre trait caractéristique qui pût permettre d’autoriser une conclusion contraire[1]. » Ajoutons, pour compléter le tableau, que M. Dupont a trouvé en Belgique, à la Naulette, sur les bords de la Lesse, une mâchoire inférieure qui offre évidemment des caractères simiens.

Toutefois, il faut convenir que, même en s’aidant de l’ingénieuse hypothèse de Vogt sur l’atavisme des microcéphales, la distance des formes anthropoïdes à l’homme normal paraît toujours grande ; plus nous avancerons dans la civilisation d’ailleurs, et plus

  1. Vogt, Leçons sur l’homme, p. 256, 261 et 265.