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les anthropoïdes et les hommes.

cette opinion se rapproche singulièrement de celle de Vogt ; l’une et l’autre accusent les tendances des types organiques.

Dans cette conception, les hommes n’ont donc point un ancêtre, mais une multitude d’ancêtres dont les races humaines modernes sont les expressions modifiées. Parmi ces nombreux efforts vers le perfectionnement des formes, il y a eu, çà et là, ainsi que nous l’avons observé chez les animaux, des tentatives avortées, des métamorphoses régressives et aussi des bonds prodigieux qui viennent compliquer les recherches généalogiques et décourager les esprits impatients. Cependant, on a souvent fait remarquer, avec raison, que les formes transitoires sont nécessairement les plus rares, et cette considération, unie au fait de la découverte d’une vingtaine d’espèces de singes fossiles dans les trente dernières années, ne contribue pas peu à encourager les recherches. Naguère M. Lartet a décrit les ossements du Dryopithecus fontanæ, espèce de gibbon à longs bras trouvé dans l’Ariège, qui, par tous ses caractères ostéologiques, se rapproche de l’homme plus qu’aucune autre espèce, notamment en ce qui est de la taille et de la mâchoire inférieure. Mais entre le dryopithèque et l’homme le plus inférieur que nous connaissions, il y a encore une lacune considérable que l’avenir comblera. Le savant naturaliste C. Vogt n’hésite pas à dire que les