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introduction.

beaucoup plus qu’aucune des formes simiennes actuellement connues et qui, cependant, n’étaient point des hommes. Mais pour autant que nous pouvons l’inférer du peu que nous savons sur les lois de la transformation des types, il nous est difficile d’admettre que les différentes espèces d’homme aujourd’hui connues puissent provenir les unes des autres. L’hypothèse qui leur donne une origine locale et qui suppose à toute une faune, une même tendance formatrice est bien mieux en accord avec l’esprit des faits. Elle a d’ailleurs pour elle l’autorité des hommes qui se sont le plus occupés de cette question, et notamment de C. Vogt, qui, dans ses Leçons sur l’homme, s’exprime ainsi : « Différentes séries parallèles de singes ont à leur sommet des formes d’un développement plus élevé, des types supérieurs gravitant vers le type humain. Prolongeons par la pensée le développement des trois types anthropomorphes jusqu’au type humain, qu’ils n’atteignent pas et n’atteindront jamais, nous aurons ainsi, provenant de ces trois séries parallèles de singes, trois races humaines primitives… » (P. 623.) Pour Gratiolet, les orangs et les gibbons sont les formes anthropoïdes du groupe des semnopithèques, les chimpanzés sont les anthropoïdes du groupe des macaques et des magots, et les gorilles les anthropoïdes du groupe des cynocéphales[1]. On voit que

  1. Gratiolet, Anatomie des troglodytes Aubryi, p. 242.