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les anthropoïdes et les hommes.

élevés et des hommes ; sur toute autre question il laisse au lecteur le soin de se faire une opinion. Qu’à ce titre, on nous permette d’ajouter encore une page à cette introduction, et nous aurons parcouru toutes les phases de la théorie des descendances modifiées.

Pour quiconque a bien compris les lois de la concurrence vitale et de la sélection naturelle, il est clair que si les types organiques vivants dérivent de types à bien des égards distincts, ceux-ci doivent avoir disparu ; car une variété ne peut disputer le sol aux autres variétés, dans des conditions extérieures également favorables, qu’à la condition de les exterminer : et pour arriver à un tel résultat elle doit être nécessairement la mieux douée ; mais il arrive en général que c’est en vertu d’une adaptation plus facile aux milieux extérieurs que les variétés se perpétuent : dans les deux cas, les modifications organiques se produiront parallèlement à leurs causes, c’est-à-dire avec une incalculable lenteur. Il en résulte que les caractères anatomo-physiologiques ne se distinguent dans la suite chronologique des êtres que par des nuances imperceptibles d’une génération à l’autre. On peut donc être assuré qu’en général, dans une même classe, plus les différences sont profondes entre deux genres, plus sont distantes les périodes de leur apparition dans le temps. C’est là, sans doute, pourquoi la science n’a pu jusqu’à ce jour répondre à la question : D’où vient l’homme ? que pose M. Huxley au com-