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introduction.

3o H. paragénésiques, métis peu ou point féconds entre eux ; mais féconds avec l’une des souches mères et produisant des métis de second sang, fertiles avec les premiers ou entre eux, ou avec l’espèce la plus voisine ; 4o H. eugénésique, métis féconds entre eux.

Cette classification montre combien la question est complexe et avec quelle légèreté on s’expose à la résoudre négativement, si l’on ne tient compte de toutes les nuances à l’aide desquelles l’hybridité peut se manifester. De toutes les catégories si nettement établies par M. Broca, il y a de nombreux exemples : le bouc et la brebis, le chèvre et le mouton, l’âne et le cheval, les taureaux et les juments, le lapin et la hase, de nombreux oiseaux, le cheval et la vache, le chien et la louve, le bœuf et le bison, et en général les diverses espèces de l’ancien et du nouveau monde ont donné des hybrides à différents degrés de fécondité. Quant aux animaux inférieurs, les expériences, d’ailleurs très-difficiles, n’ont point été tentées ; dans le règne végétal, l’hybridité, depuis les travaux de W. Herbert et de M. Naudin, n’est plus contestée. Il serait difficile d’apprécier la part de cette influence dans l’ensemble des transformations organiques ; il est sage, d’ailleurs, de s’abstenir de tout jugement sur ce point avant que des expériences systématiques qui demandent des sacrifices énormes viennent nous éclairer sur les lois de la fécondité. Mais que l’hybridité ait eu une part considérable dans les variations individuelles