des plantes ou des animaux puissent produire, il faut tout d’abord qu’ils offrent entre eux certaines ressemblances de structure et de constitution qui leur permettent de s’accoupler ; en dehors de toute notion abstraite, la conservation des formes par la reproduction est donc favorisée par cette disposition naturelle qui pousse les animaux à rechercher des êtres en tout semblables à eux. Mais quand les différences sont de peu d’importance, l’affinité organique perd une part proportionnelle de sa valeur négative, et l’on peut voir dans des circonstances qui, à l’état de nature, ne se rencontrent presque jamais, des accouplements entre espèces du même genre, et quelquefois même des accouplements entre genres très-différents. M. Broca, dans ses recherches, a rappelé les observations de Buffon, de Réaumur, et les siennes propres, sur ce point ; mais ainsi qu’il le fait remarquer, « ce croisement ne s’effectue, et l’hybridité n’existe que lorsque la constitution réciproque de la semence et des ovules est assez analogue dans les deux espèces pour permettre la fécondation. » Cela posé, il distingue différents degrés d’hybridité, savoir : 1o H. agénésique, « produisant des métis de premier sang tout à fait inféconds, soit entre eux, soit avec les deux espèces mères, ne pouvant produire ni descendants directs ni métis de second sang ; 2o H. dysgénésique, produisant exceptionnellement des métis avec l’une ou l’autre des espèces mères : mais ceux-là sont stériles :
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transformation des formes organiques.