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1840.

LE CHIEN D’OR[1].

(inédit.)

Épigraphe sanglant d’un drame ensanglanté,
Aux parois de ces murs quelle main t'a jeté ?
Osas-tu, noble élan d’une vengeance active,
Sarcasme audacieux, défier l’oppresseur ?
D’une épouse éplorée es-tu la voix plaintive,
Ou le cri d’un mourant qui demande un vengeur ?
Volcan des passions où la vertu s’abîme,
Vous, haine, jalousie, amour, cupidité,
Qui d’entre vous dicta cette page de crime ?
L’on ne sait !... L’œuvre est là, le drame est attesté ;
Vengeance, assassinat y doivent trouver place ;
Philibert meurt percé du fer d’un assassin
Qui fuit, mais au vengeur ne peut cacher sa trace ;
Car le sang demandé ne le fut pas en vain.
Le temps n’ose frapper le Chien d’Or de son aile,
Il reste plus entier que le fait qu’il rappelle.
Le drame est au roman, qui, voulant de l’effet,
Du vrai comme du faux à sa guise dispose ;
Tandis qu’aux murs vieillis, gardant un sens complet,
L’énigme encore subsiste, et nous dit quelque chose.

F. R. Angers


1840.LE NOUVEL AN. Salut, ô toi ! l’an mil huit cent quarante, An désiré qu’un prophète a maudit ; Non, tu n’es pas pour nous l’ère sanglante, Le temps fatal qu’en vain il a prédit. Qu’à s’égayer chacun de nous s’apprête : Un nouvel an sourit à nos destins. Au noir passé succède un jour de fête, Et le repos aux troubles intestins.

  1. Ces vers sont extraits d’un volume manuscrit de M. Jacques Viger, sur l’histoire du Chien d’Or.