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ENQUÊTE

extérieur lequel, dans notre atmosphère de science, ne saurait être qu’une mode sans durée.

L’art retrouvera la vie par l’occultisme. Il reconquerra les hauteurs perdues de la foi, de la pensée, de l’amour. Pourtant rien d’un nouveau Génie du Christianisme, rien d’un éphémère été de la Saint-Martin des cultes usés.

L’occultisme agit encore par un second élément : le Symbole. Et l’école symboliste n’a rien à y voir. Dans l’occulte le symbole est toujours lié à une série de vérités religieuses, psychologiques, idéales ; dans l’école symboliste, il n’est que l’obscurcissement superficiel de la grimace du style.

Pratiquement l’occultisme est un mysticisme actif, un tolstoïsme courageux. Il s’oppose au nihilisme bouddhique.

Les grandes épopées grecques et orientales (Leconte de Lisle les a pillées sans les comprendre), la Divine Comédie certains drames de Shakespeare et de Wagner, des fragments de Rabelais, de Cervantes, de Gœthe, de Balzac, de Hugo, quelques tableaux de Léonard, et certains personnages de Villiers renferment une beauté ésotérique. Parmi les modernes, M. Albert Jhouney paraît être le seul occultiste joignant le sérieux scientifique à la foi.

C’est un solitaire. En art il a mis de l’Albert Durer dans du Shelley ; parfois il a l’accent des Prophètes.

Cependant je crois que notre époque réclame une