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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

êtres et de l’univers, l’occultiste peut sortir de son moi pour pénétrer les créatures, elles ne sont pas le reflet maussade de son imagination et de son ennui ; dans cette petite âme de courtisane il aperçoit ce qui lui reste encore de divin. Les draperies qui flottent et jusqu’à cet épiderme et le désir qu’elle inspire, c’est Maïa l’illusoire qu’il faut vaincre, mais dessous il y a une étincelle d’éternité, un pleur d’infini.

Le rythme de cette hiératique danse, le mage le saisit harmonique à celui des sphères ; ces voltes racontent l’histoire du monde et les douze signes du Zodiaque sont décrits par la précipitation svelte de ses pas.

(J’ai exprès choisi une danseuse hiératique dont les attitudes ont un sens afin de faire comprendre la valeur réelle du symbole et faire aussi passer la gravité de l’enseignement sous une apparente frivolité.)

L’occultisme vrai c’est le secret, l’âme des choses, le divin, l’esprit, la pureté.

L’occultisme agit sur la littérature et l’art par deux éléments.

D’abord par son âme, c’est-à-dire par l’élément divin, Dieu et l’Immortalité, mais sentis avec l’ardeur audacieuse du mystique, compris avec la largeur de l’Initié. Ainsi est écartée la dure cécité matérialiste et le scepticisme à la Renan tandis qu’il ne peut plus être question d’un simple retour au christianisme