Page:Huret - Enquête sur l’évolution littéraire, 1891.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
ENQUÊTE

s’exalteront sombrement à l’odeur des aisselles suantes et du sexe, sous le tutu ils toucheront le flasque pli des maternités avortées, cette bouche si gracieuse devient obscène et fétide. À la sortie, une casquette criminelle l’attend… on se partagera un mauvais coup.

Gestes incohérents, clameurs bégayées, — ce sont les décadents symbolistes… cacophonies de sauvages qui auraient feuilleté une grammaire anglaise et un lexique de vieux mots déchus. Si jamais ils surent quelque chose, ils affectent de l’oublier. Vagues, incorrects, obscurs, ils ont le sérieux des augures.

— Mon Dieu, que vous donnez d’importance au rêve, au rien, s’écrie le psychologue égotiste ; vous parnassien, admirez comme les collégiens, vous naturalistes n’êtes préoccupés que de fonctions physiologiques, vous symbolistes — décadents nous mystifiez en une syntaxe abracadabrante et puérile. Je prends un plaisir détaché à cette petite fille inconsciente qui danse. Moi seul, j’existe, — ceci n’est que la part frivole de mon imagination.

L’occultiste ne s’attarde pas aux mignardises de cette chair, que le Parnassien grossièrement idolâtre ; il en sait toutes les faiblesses et toutes les infirmités mieux que les naturalistes, car il voit jusqu’au fond de ses instincts, guidé par les sciences divinatoires. Cette âme, il l’enveloppe mieux que les prétendus psychologues trop pédants. Croyant à la réalité des