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ENQUÊTE

à un M. Lermina qui fait de la copie marchande toute sa vie et sur le tard se débarbouille avec un volume d’occulte.

Papus, admirable en lui-même, harasse le magisme en le démocratisant : on ne vulgarise pas le mystère, ce semble, sans le blasphémer.

La magie deviendra bientôt, de l’arche sainte qu’elle était, un fourgon d’ambitions personnelles. Elle a déjà ses Albert Wolff comme la critique d’art ! Je m’efforcerai dans un prochain in-octavo, Comment on devient mage, de rendre impossible à répéter cette assertion idiote qu’il y a cinq cents mages à Paris. Le minimum d’un mage est fait de trois choses : génie, caractère, indépendance.

Votre dernière question (si toute grande littérature doit être imprégnée de l’esprit catholique), se greffe à la précédente : car le premier commandement de Pythagore serait actualisé d’aller à la messe.

« Rends aux dieux immortels le culte consacré. »

« Garde ensuite ta foi : »

Vous avez pu lire une affiche de M. Poubelle, exigeant le caractère le plus élevé, légendaire pour un concours musical, mais interdisant le caractère religieux.

Cette ânerie ou cette lâcheté, en un mot, cette parole de prostitué politique, aucune autre époque que la nôtre ne l’entendit jamais. Les chefs-d’œuvre de chaque race sont les livres religieux de cette race :