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ENQUÊTE

connaîtriez les plus récentes poussées de l’évolution littéraire. Je voudrais qu’à chaque janvier on saluât un nouveau prince de la littérature. Dans le volume de Quillot, il y a des petits chapitres délicieusement intitulés Psychoses qui sont du goût le plus neuf… Dame ! je cite, mais leur vrai critique c’est Charles Maurras, et le « sceptique en dernier ressort », celui qu’il leur faudra attendrir pour conquérir une gloire un peu solide, c’est Francis Chevassu.

— Faites-vous entrer vos livres dans cette formule que vous indiquiez tout à l’heure de psychologie symbolique ?

— J’y tâche. Le Jardin de Bérénice qui vient de paraître, est le dernier volume d’une série de trois ouvrages où j’ai essayé d’exprimer ce que j’appelle et ce qu’on a assez appelé : La Culture du Moi. C’est la monographie, c’est une théorie de l’individualisme. Sous l’œil des Barbares montre la difficulté qu’a un jeune homme à se connaître, à se développer et à se défendre. L’Homme libre est un traité de la gymnastique du moi : comment, avec les procédés d’Ignace de Loyola et de la Vie des saints, on peut arriver à faire éprouver par son moi tout ce qu’il y a d’émotion au monde. Le Jardin de Bérénice est, d’une part, un traité pour concilier les nécessités de la vie intérieure avec les obligations de la vie active, et, d’autre part, un acte de soumission devant l’Inconscient qu’on peut appeler le Divin.