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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

naturalisme compliquées de violons chantant sous des fenêtres au clair de lune !…

— De qui parlez-vous donc ?

— De M. J.-H. Rosny, tout simplement. Oh ! ses Corneilles !

— Maupassant ?

— C’est un ancien négociant qui a autant de talent que les autres ; il lit beaucoup la Vie Parisienne ; on le voit à la campagne avec des vêtements larges et écrivant des histoires normandes, il connaît l’huissier et le notaire…

— Daudet ?

— Madame Daudet. Julius Stinde, qui imite Dickens avec le même zèle que Daudet, est pourtant moins connu.

— Psychologues ?

— Il y a quelquefois chez eux des curiosités intéressantes : chez Bourget principalement. Bourget, c’est un lettré qui a été trop exalté comme critique et trop méconnu comme romancier ; oui, il a fait des petites choses intéressantes. Mais quand il veut prendre ses grands coups d’aile, il a tort, il n’est pas fait pour cela. Tout Bourget se trouve, d’ailleurs, dans la Princesse de Cadignan de Balzac. Au fond, voyez-vous, tous ces gens-là qui disent bien haut, dans des préfaces et dans des études : « Je vais écrire Adolphe dans la notation moderne », ce sont des professeurs, mais des lettrés non pas.