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ENQUÊTE

toutes les cordes. Ah ! comme on vous envie !

» C’est de cette confusion que sortira, peu à peu formé, avec son chef et ses cadres, un mouvement ayant l’unité et la puissance du Romantisme et du Naturalisme : l’École nouvelle ! encore mystérieuse. Jusqu’ici c’est l’école de peloton, chaque sergent, avec ses hommes, dans un coin du champ des manœuvres.

» Dès à présent pourtant, quelques linéaments transpercent dans cette gestation qui n’est pas à terme.

» D’abord la haine des formules académiques et normaliennes qui avaient essayé d’imposer un Code de l’art littéraire. Un effréné et salutaire besoin d’originalité ; un mépris de l’imitation ; l’obligation stricte imposée à chacun d’être soi-même sous peine de n’être compté pour rien. De là cet éparpillement en sectes innombrables, ces tentatives souvent bizarres, ces coups de sonde dans l’imprévu, déconcertant et désespérant les orthodoxes. De là aussi, pour n’en pas citer d’autre exemple, cette rupture avec les règles de la versification classique, cette mise en pièces des principes scolastiques sur la rime, la césure, la métrique, la symétrie, et l’éclosion de cette poésie qui ne cherche que l’harmonie, le rythme, le charme de l’idée mise en équation avec une forme heureuse.

» Ensuite, le besoin d’enrichir la langue, désormais insuffisante pour exprimer les raffinées nuances de la