Page:Huret - Enquête sur l’évolution littéraire, 1891.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
374
ENQUÊTE

la modestie de mon ami par des éloges déplacés : je dirai seulement qu’il est original sans se battre les flancs pour l’être, et que je ne connais pas un poète du groupe symboliste qui, présentement, soit dans le même cas.

» Voilà, mon cher confrère, tout ce que je peux vous dire en réponse à vos questions. J’avoue que ma consultation offre un maigre intérêt ; faites-en ce qu’il vous plaira.

» Cordialement à vous.

» Maurice Bouchor. »



M. RAOUL PONCHON


Pendant de longues années Ponchon, le seul élève parisien du Banville des Odes Funambulesques, se contenta de crayonner sur le marbre des cafés, dans des marges de journaux, et sur des dos d’enveloppes, les vers les plus fantasques, les plus cocasses, les plus artistes, les plus gais qui furent jamais. Il consentit enfin à réunir quelques-uns de ces vers qu’il allait donner à imprimer, sous ce titre : La muse au cabaret, où devaient se célébrer, naturellement, les gloires de la mangeaille et de la volupté. Il paraît qu’il l’a perdu !

Ces vers, que Ponchon écrivait autrefois pour son