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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

— Quelle est donc votre formule littéraire, à vous ?

— Je vous le dis tout de suite :

Je considère que, lorsqu’on n’est point un sot, ni un bélître, ni un pion, ni un quémand, l’art de faire des vers est la manifestation intellectuelle d’un ensemble d’élégance qu’à défaut d’autre terme je qualifierai de dandysme, nonobstant l’abus qu’on a fait de ce vocable, éculé par les génitoires de Maizeroy et le pied de Péladan. Je réprouve donc toutes les exhibitions foraines ou mondaines qui assimilent le poète à un phénomène ou à un cabotin, et je n’aime pas plus les veaux à deux têtes des parlotes symbolo-décadentes que les Vadius des salons basbleuesques où Jean Rameau gasconne ses pleurardes inepties[1].

Voilà.


Je m’arrêtai là de mon enquête pour cette fois, me promettant bien de recueillir, en temps utile, les réponses qu’il faut, n’est-ce pas ? à cet impitoyable coup de caveçon.

  1. Voir Appendice.