forçait, comme les autres, de faire des vers impassibles ; l’habit noir paraissait, puis le sauvage s’en débarrassait ; puis, de nouveau, une crise de correction ; tour à tour croyant et athée, orthodoxe et impie, à la manière des poètes religieux de Louis XIII ; et ainsi de suite jusqu’à ce que, l’habit noir enfin usé, il ne lui est plus resté que le tatouage et les plumes de perroquet…
— En résumé, vous admettez le vers nouveau, avec toutes ses libertés et tous ses archaïsmes, tel que le présente Moréas ?
— Je trouve que, lorsque Coppée a écrit un vers conformé de cette façon (je ne vous réponds pas des mots, mais de la contexture) :
Je suis la froide et la méchante souveraine,
c’est-à-dire depuis qu’il a mis la césure entre l’article
et le substantif, il a supprimé l’hémistiche classique,
et qu’on avait absolument le droit de mettre la césure
au milieu d’un mot. Quant à la règle de l’hiatus, on
ne peut la trouver que bête, quand on pense qu’elle
défendait de dire dans un vers : tu aimes et qu’elle
autorisait d’écrire : au haut de l’escalier ! Les autres
entraves, l’élision de l’e muet prescrivant : je prie
Dieu, l’alternance des rimes, etc., etc… ne se soutiennent
pas davantage. Reste le nombre illimité des syllabes…
Je sais bien que cela équivaut à faire de la