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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

M. JEAN AJALBERT[1]


Vingt-huit ans. A débuté il y a cinq ou six ans dans les revues ultra-décadentes du quartier-Latin ; puis il a publié des plaquettes de vers subissant un peu l’influence de Coppée. Enfin, il y a peu de temps, son roman : En amour l’a mis en bonne place parmi les néo-réalistes ; et, plus récemment encore, il s’est acquis de la notoriété par une adaptation au théâtre, habile et sincère, de la Fille Elisa de notre maître, M. Edmond de Goncourt.

D’une blondeur et d’une chair flamandes, le parler lent et jamais essoufflé, avec un parti pris de bonhomie auvergnate un peu gouailleuse, M. Jean Ajalbert est un correct boulevardier, très soucieux des contingences.

Comme il a été l’ami de la plupart des symbolistes et décadents actuels, et qu’il a passé l’eau, il m’a paru légitime de le consulter dans cette éclectique information. Il me dit :

— C’est à mon tour de déposer ? Bon. Je jure de dire la vérité. Mais, monsieur, contre qui cette contre-enquête ? Les décadents, les instrumentistes, les symbolistes ? Votre enquête était bien suffisante ! Ils

  1. Voir Appendice.