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ENQUÊTE

ment que la psychologie peut fournir des motifs d’art entièrement neufs, et non pas seulement ces fines et délicates analyses, ces descriptions d’âme, ces inventaires parfois un peu puérils de sentiments, auxquels nous ont habitués les Stendhaliens. Des tentatives véritablement remarquables ont déjà été faites dans le sens que je vous indique, et je vous citerai l’exemple de Rosny, qui a su mettre en œuvre, comme artiste, une belle intelligence de penseur et de savant.

« Puisque je vous ai cité un nom, je passe des généralités aux personnes. Vous me demandez, monsieur, quelques mots sur mes aînés et sur mes contemporains. Je vous signale en passant que la correspondance de Flaubert porte les traces d’une opinion tout à fait conforme à celle que je viens d’indiquer, touchant le rôle réservé dans la littérature prochaine à la haute science de l’homme ; mais je n’ai point là le volume pour vous faire les citations. Dans un autre ordre d’idées, dans un autre esprit, M. Renan a mainte fois et admirablement exprimé la valeur esthétique des conceptions nouvelles. — Des maîtres actuels du roman, que vous dirais-je, que des banalités ? Vous savez bien le respectueux attachement que nous avons tous pour M. de Goncourt, pour Alphonse Daudet. Je vous ai parlé tout à l’heure contre le naturalisme : il va de soi que je ne m’attaquais pas à la personnalité d’Émile Zola ; j’ajoute que s’il a formulé