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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

unique en littérature de la collaboration des Goncourt, frères par le sang et frères par l’esprit, Rosny, sans doute, n’a pas voulu qu’il fût dit que quelque chose de rare et de difficile lui était impossible à réaliser… Et il y a aujourd’hui les Rosny, comme il y a les Goncourt ! Acceptons-en l’augure. C’est beau, l’orgueil !

… Mais je me suis arrêté dans ma nomenclature : n’y a-t-il pas encore Mirbeau, Geffroy, Paul Bonnetain, Mæterlinck, Ajalbert, la rédaction du Mercure de France, Vallette, Jules Renard, et Gourmont en tête ; et Abel Hermant, un encore, celui-ci, qui dans son dernier livre ; Amour de tête, a joliment lâché Zola !

— Quels sont, dans le roman moderne, les maîtres dont vous vous réclamez ?

— Oh ! d’abord, nos maîtres à tous, Balzac, Hugo, Flaubert et les Goncourt, puis Alphonse Daudet, qui a écrit Sapho, Huysmans, et les grands sacrifiés que vos interviewés ont négligé de nommer : Barbey d’Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam, Vallès auquel Caraguel seul a pensé, et qui a laissé, dans le roman, deux arrière-petits-cousins de talent : Henry Fèvre, avant qu’il fît du roman comique, et Darien, celui de Bas-les-Cœurs et de Biribi.

Je quittai M. Descaves en faisant des vœux pour son rétablissement.

— N’oubliez pas, s’écria-t-il, les coups de pied au cœur de Jeantrou !